ESSAIS ET MODÉLISATION ENTRETIEN La maintenance au cœur de la stratégie des moyens d’essai Spécialiste de la production, de la vente et de la maintenance d’enceintes climatiques, Systèmes Climatiques Service (SCS) occupe tous les fronts de cette catégorie d’équipements. L’occasion pour la rédaction d’Essais & Simulations d’interroger Stéphane Haubourdin, directeur du département Maintenance & Innovation afin de mieux comprendre les problématiques de maintenance dans les laboratoires d’essai. Stéphane Haubourdin, Spécialiste du climatique depuis 1995, Stéphane Haubourdin dirige aujourd’hui le service Maintenance & Innovation chez Systèmes Climatiques Service (SCS), une société de 70 personnes implantée à Saint-Ouen l’Aumône (Val-d’Oise) et composée de trois entités : un laboratoire qui met à disposition de ses clients des enceintes climatiques, un service dédié à la maintenance, la location et la vente de machines d’occasion et, depuis 2012, un atelier de production de machines spécifiques et standard. Atelier SCS QUI SONT VOS CLIENTS ET À QUELS SECTEURS D’AC- TIVITÉ APPARTIENNENT-T-IL ? Nos clients principalement dans l’aéronautique, l’automobile (dans tous les domaines, des pneus aux essuie-glaces), l’armement, la pharmacie ou encore l’industrie plastique. En somme, il s’agit de tout ce qui exige plus de qualité pour leurs produits. COMMENT A ÉVOLUÉ LE MARCHÉ DES ENCEINTES CLIMATIQUES CES DERNIÈRES ANNÉES ? Ce marché est très cyclique : certains décident d’acheter une enceinte climatique et d’assurer eux-mêmes la maintenance. Puis, dix ans plus tard, ces mêmes entreprises optent finalement pour une utilisation externalisée de la machine, s’affranchissant dans le même temps des opérations de maintenance. On assiste également à l’effet inverse : certaines sociétés ayant jusqu’à présent recours à nos équipements se décident finalement à investir dans leur propre machine. À QUELLES PROBLÉMATIQUES DE MAINTENANCE SONT CONFRONTÉS VOS CLIENTS ? L’objectif principal est de valider la fiabilité du produit. Celle-ci est essentielle car elle impacte, outre la qualité intrinsèque du produit en sortie de chaîne, son coût de production et l’image même de l’entreprise. Mais les opérations de maintenance varient beaucoup en fonction de l’usage des machines d’essai. Pour une même enceinte climatique, le vieillissement sera très différent si une entreprise n’effectue que des tests de stabilité, et une autre va au contraire réaliser des essais de stress et de vibrations. Notre problématique en tant que maintenancier et fabricant et de savoir quel profil de teste le client va faire. Et combien d’heures il va utiliser la machine dans l’année. C’est aujourd’hui la difficulté que l’on rencontre au niveau de la GMAO (outils de gestion de maintenance assistée par ordinateur - NDLR) ; les indicateurs ne sont pertinents que quand ils sont associés à un programme de mainte- 44 IESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020
ESSAIS ET MODÉLISATION Atelier de fabrication nance. Sans une réelle traçabilité, il est difficile de faire du suivi de fiabilité. À ce titre, des indicateurs tels que la MTBF (mean time between failures, c’est-à-dire la durée moyenne entre pannes - NDLR) nous donne la possibilité d’enregistrer des temps d’arrêt et la date de remise en service. Concernant les taux de fonctionnement, il est nécessaire d’intégrer un capteur horaire sur l’enceinte climatique car une machine fait souvent des pauses au cours de la journée, ce qui n’est pas sans poser des soucis dans le calcul effectif de son utilisation réelle. C’est le problème notamment des parcs anciens de machines, lesquelles ne sont équipées d’aucun capteur ; c’est donc à nous de nous adapter. D’ailleurs, nous sommes capables – ce qui est rare – de proposer également sur les moyens d’essais anciens ou vétustes des opérations de rétrofit, qu’il s’agisse d’équipements frigorifiques, électriques ou informatiques sur des châssis souvent encore en bon état. JUSTEMENT, QUEL RÔLE JOUE LE MONI- TORING DES ÉQUIPEMENTS ? Depuis plusieurs années déjà, les logiciels de pilotage nous permettent d’enregistrer l’ensemble des sollicitations de la machine avec de nombreux capteurs chargés de relever la température, les vibrations et les chocs, de détecter la présence de fluide ou encore de gérer la ventilation… Grâce à ce monitoring, il est désormais possible d’analyser les pannes et donc d’en connaître les causes réelles. Ces « Les indicateurs ne sont pertinents que quand ils sont associés à un programme de maintenance. Sans une réelle traçabilité, il est difficile de faire du suivi de fiabilité. » informations sont également combinées aux indicateurs de maintenance permettant de faire de la maintenance prévisionnelle, même s’il n’existe pas encore de moyens de détecter les vibrations sur les moteurs. Or le démarrage des compresseurs vient souvent perturber l’interprétation de la mesure des informations sur l’enceinte elle-même. Nous travaillerons donc à isoler ces phénomènes de résonances de vibrations. L’ENJEU EST DONC DE PASSER DU PRÉVENTIF AU PRÉDICTIF ? Tout à fait. C’est la raison pour laquelle nous avons créé un banc de test spécialement dédié à cela afin de mieux déterminer les taux d’usure anormaux. Concrètement, ce banc de test initié il y a deux ans avec notre partenaire pour la partie compresseur, se présente sous la forme d’une grosse machine frigorifique bardé de capteurs. Ce banc est dédié à la recherche menée sur les enceintes climatiques et la maintenance prévisionnelle. Il s’agit d’une enceinte multi-volumes en cours de finalisation (pour notamment s’adapter à tous types de compresseurs) mais opérationnelle depuis six mois. Propos recueillis par Olivier Guillon Enceinte sur pot ESSAIS & SIMULATIONS • N°141 • mai - juin 2020 I45
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