DOSSIER Philippe Gaignard Vice-président de la Cofrend depuis le début de l’année (et représentant du Gifas au sein de l’association), Philippe Gaignard est un expert en CND et en qualité. Il travaille sur le site de Dugny (près du Bourget) d’Airbus Helicopters. L’INTERVIEW Des END devenus indispensables pour l’aéronautique Expert au sein d’Airbus Helicopters dans les domaines du CND et de la qualité, Philippe Gaignard a été nommé au poste de vice-président de la Confédération française pour les essais non destructifs (Cofrend) en janvier dernier. L’occasion de rappeler l’importance des END dans les secteurs de l’aéronautique et du spatial et des méthodes et techniques aujourd’hui essentielles pour répondre à des normes toujours plus exigeantes. Comment la filière aéronautique est-elle représentée au sein de la Cofrend ? Le fait de m’avoir nommé à la vice-présidence de la Cofrend a été perçu comme un geste fort par le secteur aérospatial. De plus, le conseil d’administration intègre depuis mi 2016 trois membres issus de ce même secteur, auparavant sous-représenté, démontrant ainsi la volonté des industriels à être plus présents au sein de la Cofrend. Aujourd’hui, l’aéronautique (accompagné du spatial) occupe donc une place cohérente et plus représentative de son poids dans l’industrie française. Quelle définition donnez-vous des END et des CND ? Il s’agit de méthodes de contrôle permettant d’attester de la conformité d’un produit en production et en exploitation, sans dégrader celui-ci. Ces méthodes permettent de fournir des informations sur l’état de santé ou d’intégrité de matériaux, pièces ou structures. L’objectif des CND est de mettre en évidence les défectuosités susceptibles d’altérer la disponibilité, la sécurité d’emploi et/ ou la conformité d’un produit à l’usage auquel il est destiné. Les Contrôles non destructifs apparaissent donc comme des procédés spéciaux considérés comme majeurs dans les plans de contrôle qualité des produits et de la gestion des risques, en assurant ainsi la sécurité des personnels et des biens. Quelle place occupent les END dans le secteur de l’aéronautique ? L’aéronautique représente à ce jour environ 20% des certifications. Si depuis quelque temps le nombre de certification accuse une légère baisse (-13,9% entre 2015 et 2016), ce tassement est à relativiser : il faut en effet rappeler que la part de l’aéronautique dans ce domaine a fortement 32 IESSAIS & SIMULATIONS • N°129 • Mai-Juin 2017
DOSSIER augmenté ces dernières années en raison d’importantes évolutions des normes. Quelles sont les différentes méthodes de CND appliquées sur les aéronefs ? Les méthodes, nécessitant une certification de personnels, utilisées en production ainsi qu’en maintenance sont, les ultrasons, la radiologie par rayons X, le ressuage, la magnétoscopie, les courants de Foucault, la thermographie, la shearographie et l’étanchéité. Le choix d’appliquer une méthode est défini en fonction des modes d’élaboration, de fabrication et d’utilisation des produits et pièces et/ou aéronef, en ayant connaissance des modes de défaillances possibles, des critères d’acceptation et de l’environnement de contrôle. Aujourd’hui, en raison de l’utilisation croissante des matériaux composites et des nouvelles technologies, les ultrasons et la radiologie prennent une part de plus en plus significative. L’arrivée de procédés particuliers tels que la tomographie, les ultrasons par multiéléments ou par Toft nécessitent des pré-requis et des formations particulières. De plus, des méthodes globales d’inspection telles que l’analyse par shearographie et thermographie infrarouge ont été développées et mise en service ces dernières années. Au sein des différentes méthodes, apparaissent plusieurs techniques nécessitant des certifications spécifiques. La radiographie a par exemple fortement évolué, passant de l’utilisation de films argentiques à des systèmes numériques, lesquels ont permis pour de nombreuses sociétés de réduire les coûts et les rejets chimiques, et d’améliorer la traçabilité. Récemment, les techniques Computed Radiography (CR – par utilisation de support réutilisable) et Direct Radiography (DR) ont fait l’objet de nouvelles certifications. On constate une automatisation croissante des méthodes de CND. Quelle est la place de l’homme dans tout ça ? L’homme demeure au cœur des END d’où le besoin en compétence, en formation et en certification tout en prenant en compte les facteurs humains. L’automatisation des contrôles a pour objectif d’assister les opérateurs, aujourd’hui l’attestation finale de conformité reste néanmoins sous la responsabilité d’un personnel certifié en CND. La place de l’humain est toujours essentielle particulièrement dans le cas d’une levée de doute. Des développements de matériels et logiciels de détection automatique sont néanmoins à l’étude sur des applications particulières et documentées pour u ne utilisation sans interprétation de signal permettant ainsi de réduire le niveau de qualification du personnel. Propos recueillis par Olivier Guillon a ENVIRONMENTAL SIMULATION Qualifying your competitive edge For over 40 years, we continue to offer high performance and cost effective environmental tests solutions for aerospace applications. www.climats-tec.com sales@climats-tec.com Tel : +33 5 56 20 25 25 ESSAIS & SIMULATIONS • N°129 • Mai-Juin 2017 I33
Loading...
Loading...
Loading...
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux
LinkedIn
Twitter
Facebook