essais et modélisation La première particularité du nucléaire concerne la complexité technique de l’installation industrielle, et surtout les interactions très importantes qui peuvent exister entre les différents systèmes qui la composent. Par exemple, un petit dysfonctionnement sur le générateur électrique ou une perturbation sur le réseau de transport d’électricité auquel la centrale est connectée vont avoir une influence sur le comportement de la réaction nucléaire à l’intérieur de la cuve sous pression. La seconde particularité – ou difficulté – concerne le contexte des règles appliquées par les autorités de sûreté locale : il n’existe aucun standard international sur lequel les constructeurs et architectes de projet peuvent s’appuyer pour faire accepter un design prédéfocus nucléaire Solution Optimiser l’exploitation d’une centrale avec la simulation Face aux bouleversements du secteur du nucléaire intervenus ces dernières années, sécurité maximale, fiabilité et contraintes réglementaires exigent aujourd’hui des solutions pleinement adaptées, et tout particulièrement en matière de simulation numérique, comme nous l’explique un intervenant fort du secteur, la société Corys. Quelles sont les problématiques/spécificités du nucléaire par rapport à d’autres secteurs (en rapport avec votre cœur d’activité) ? fini, et qui doit donc être adapté à chaque projet de construction. Tout inspecteur mandaté par une autorité de sûreté peut remettre en question un choix technique sans qu’il soit possible de le faire revenir sur son jugement initial. Ces deux éléments conduisent mécaniquement à des coûts de construction très élevés et à une difficile maîtrise des plannings (avec un impact fort sur les coûts, puisque tout retard d’un jour sur la construction d’une tranche de 1 GW génère une perte d’exploitation de 1 M€ et un surcoût du crédit probablement à moitié de ce niveau, fonction des taux de prêts négociés). Lorsque l’on ajoute à cela les impérieux impératifs sur la sûreté et un public qui n’est pas prêt à accepter le moindre risque d’accident, la maîtrise du pilotage des projets de construction de centrale électronucléaire civile est un challenge que l’on ne retrouve probablement nulle part ailleurs. Simulateur réplique EPR de la centrale de Taishan 24 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 125 • Mai-Juin 2016
« Tout retard d’un jour sur la construction d’une tranche de 1 GW génère une perte d’exploitation de 1 M€. » DEpUIS COMbIEN DE TEMpS CORyS TRAVAILLE- T-IL AVEC CE SECTEUR ? COMMENT A ÉVOLUÉ LA pART DU NUCLÉAIRE DANS VOTRE ChIffRE D’AffAIRES ? Corys fournit des solutions et réalise des projets pour l’industrie nucléaire depuis sa création en 1989. Le chiffre d’affaires a connu une très forte croissance jusqu’en 1998 pour atteindre les 10 M€, puis s’est fortement rétracté jusqu’en 2004 où il atteint un point bas à 2,7 M€, pour remonter ensuite et s’établir enfin, en 2014, à 15 M€ environ. Depuis, sa valeur se stabilise à ce niveau. EL RS ELASTOMERE AMORTISSEURS AMORTISSEURS A CABLE BOITES A RESSORTS AMORTISSE LAMES A AMORTISSEURS CHASSIS AMORT ET ARMOIRES DURCIS CHASSIS ET ARMOIRES DURCIS AMORTISSEURS SPECIAUX pLUS GLObALEMENT, COMMENT ONT ÉVOLUÉ VOS ACTIVITÉS VIS- À- VIS DE CE SECTEUR ET DES ATTENTES DE VOS CLIENTS AU fIL DES ANNÉES ? CIAUX À l’origine, Corys proposait à ses clients principalement des services de formation ainsi que des petits simulateurs destinés à contribuer à la qualité et à l’efficacité de ces prestations. Puis, au fur et à mesure que la société se développait, la taille et la complexité des projets de simulateurs a augmenté pour finalement aboutir à partir de la fin des années 1990 à la fourniture de ce qui est appelé « Simulateur plein échelle », c’est- à- dire modélisant la totalité d’une centrale de production électrique avec un niveau de fidélité tel qu’il permet la formation des opérateurs de la centrale dans un environnement dans lequel ils ne voient pas la différence avec celui de l’installation réelle. Par ailleurs, depuis 2001, certains clients Énergie de Corys ont exprimé des besoins pour l’utilisation et la mise en œuvre des technologies de simulation en support à leurs équipes d’ingénierie, que ce soit pour contribuer à l’amélioration de l’exploitation ou de la maintenance des installations en fonctionnement, ou lors de projets de nouvelles constructions. Les deux besoins commencent aujourd’hui à se fusionner pour se concrétiser dans des projets combinés où le simulateur est à son origine utilisé par les équipes d’ingénierie pour contribuer à l’efficacité de leurs activités, ce qui permet alors de disposer de données de conception plus détaillées et donc la réalisation d’un simulateur de plus en plus fidèle à la future tranche en construction, permettant à partir d’un certain point d’initialiser la formation des opérateurs. INGENIERIE DES CHOCS, DES VIBRATIONS ET DES SEISMES X S « Le nucléaire n’est pas concurrent des énergies renouvelables mais plutôt complémentaire. » ESSAIS & SIMULATIONS • N° 125 • Mai-Juin 2016 I25
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