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Essais & Simulations n°115

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Le point sur les incertitudes de mesure

L’interview Entretien

L’interview Entretien Bernard Larquier – BEA Métrologie >> Directeur BEA Métrologie et trésorier du Collège Français de Métrologie (CFM) Essais & Simulations Pouvez-vous vous présenter en quelques mots, ainsi que l'association à laquelle vous appartenez ? du CFM et du Congrès. Il préside aussi le comité d'organisation ; ce comité est la cheville ouvrière du Congrès International de Métrologie. Un comité scientifique le soutient dans le choix des conférences. Bernard Larquier Le Collège Français de Métrologie est une association dont les vocations multiples sont basées sur la diffusion des informations technologiques et des moyens pour les applications industrielles. Outre le Congrès International de Métrologie, l'association organise des journées techniques qui ont pour thèmes les incertitudes de mesure, les moyens de mesure tridimensionnelle, la mise en pratique des techniques d'étalonnage etc. Nous réalisons également des guides et des ouvrages destinés à améliorer les techniques de mesure, l'organisation de la formation dans ce domaine, mais aussi pour mener à bien un audit ou acquérir des pratiques de base. Une dizaine de guides ont été publiés à ce jour. Enfin, le CFM fait naturellement office de lieu d'échanges de bonnes pratiques et de retours d'expérience. Quant à moi, je dirige une société de prestations de mesure qui s'appelle BEA Métrologie et qui se situe dans la région bordelaise. Bordeaux est lieu important pour le Congrès International de Métrologie, le temps fort de l'association, puisque la première édition s'y est tenue il y a tout juste trente ans. Pour le rendre géographiquement plus accessible aux participants, le Congrès a désormais lieu uniquement à Paris. Je participe au comité d'organisation du Congrès depuis 1998 – je suis membre de l'association depuis 1995. Aujourd’hui, je préside pour la première fois l'événement. Le président change régulièrement mais il a toujours une très bonne connaissance Justement, quels seront les moments forts de cette nouvelle édition ? Pour la deuxième fois, le congrès (qui a lieu tous les deux ans) se tiendra en parallèle du salon Mesurexpovision (composante du salon Enova Paris qui comprend le Carrefour de l'électronique, Mesurexpovision & Village Métrologie, Opto et RF&Hyper – NDLR). Depuis près de deux ans – dès la fin de la précédente édition – nous travaillons sur l'organisation de cette nouvelle édition. Sur plus de 200 propositions de conférences, nous en avons retenu 180, à la fois sous forme orale et affichée (à travers des posters). Cette sélection de conférences, c'est le cœur du Congrès. L'objectif étant de permettre durant quatre jours à des industriels et des chercheurs de partager leurs connaissances. Nous espérons pour les 30 ans du Congrès (qui abritera le Village de Métrologie et une soixantaine de sociétés exposantes), passer la barre des mille congressistes issus d'une quarantaine de pays. Comment a évolué ce Congrès dans son contenu depuis trente ans ? Le Congrès International de Métrologie est aujourd’hui davantage orienté sur les échanges entre scientifiques et industriels. Au départ, et ce durant une vingtaine d'années, les présentations et les interventions étaient d'ordre scientifique ; il faut dire que les acteurs de la recherche fondamentale sont souvent plus volontaires pour proposer des conférences. Or on s'éloignait de plus en plus des industriels. C'est pourquoi nous avons décidé de créer des tables rondes depuis les quatre dernières éditions. Et cela marche bien en raison de leur portée sur les applications industrielles. De plus, les interventions – qu'elles soient orales ou affichées – sont équitablement réparties entre des thèmes scientifiques et des cas industriels. Enfin, en termes de calendrier des conférences, nous avons permis aux visiteurs – et tout particulièrement aux industriels qui ont souvent moins l'occasion de se déplacer toute la durée du salon – de ne venir qu'un ou deux jours en se focalisant toute une journée sur un thème en particulier. Un thème n'est donc plus réparti sur les quatre jours du Congrès. Quels thèmes seront abordés à l'occasion du Congrès de Métrologie 2013 ? Les thèmes sont extrêmement variés. Notre volonté est de couvrir l'ensemble des domaines de la mesure que l'on Essais & Simulations • OCTOBRE 2013 • PAGE 38

L’interview peut trouver dans l'industrie, y compris les domaines de métrologie plus particuliers comme la métrologie sensorielle. La grande tendance aujourd’hui concerne essentiellement la métrologie dans le secteur de la santé. Les questions de sécurité dans la santé, le management des risques et, d'une manière générale, la métrologie dans le médical (qui fera l'objet d'une table ronde), occupent une place croissante dans les métiers de la mesure. Le secteur bouge énormément, d'autant que les laboratoires d’analyses et de biologie médicale devront très prochainement être accrédités. Autre secteur en pleine croissance cette année, celui de l'agroalimentaire. Une table ronde sur la traçabilité des produits agroalimentaires (de la récolte à l'emballage en passant par l'élevage) aura lieu et montrera le rôle primordial de la mesure et les outils technologiques associés. Des domaines traditionnels comme l'électrique et la mécanique seront également représentés ; ces deux secteurs sont le cœur historique du Congrès. Quelle place occupe la question du recrutement au sein du prochain Congrès ? La Mesure au cœur des Métiers est un autre temps fort du Congrès International de Métrologie qui se présente comme une invitation à tous (écoles d'ingénieurs, universités, BTS etc.) à découvrir les métiers de la mesure. Tous ceux qui forment à ces professions expliqueront aux intéressés que la mesure et les techniques de métrologie sont essentielles aujourd’hui et que ces métiers ont un bel avenir devant eux. Pourtant, les industriels connaissent, à l'image d'autres secteurs, des problèmes de recrutement. L'une des raisons réside dans le fait que les professeurs parlent peu de ces filières à leurs élèves et les orientent davantage vers la conception. Or il est important de maîtriser les processus de mesure rattachés à la fabrication, chaque étape de la fabrication étant accompagnée de validation par des mesures adaptées, et ce jusqu'au produit final pour qu'il soit conforme aux attentes du consommateur. En cas d'accident notamment, il ne faut pas occulter le fait que l'expertise s'intéresse en priorité aux moyens de mesure qui ont servi à certifier le produit défectueux. Enfin, n'oublions pas que les outils de mesure aident à réduire les taux de rebuts et les coûts de revient, et à rendre les délais plus rapides. Où en est l'industrie dans le recours aux moyens de mesure ? Curriculum vitae Nous sommes encore loin d'une maturation. Il existe toujours un problème de compatibilité dans le process de fabrication ; celui-ci génère d’ailleurs beaucoup de difficultés avec les clients. Une des pistes majeures pour résoudre ce problème est la maîtrise du process de mesure, comme cela se pratique dans l'aéronautique, le médical sans oublier l'automobile bien sûr ; ce secteur a d'ailleurs été la première industrie à réfléchir sur la mesure à grande échelle à l'aide d'outils statistiques. Un autre secteur (dont nous avons parlé précédemment) nous surprend – agréablement – beaucoup : celui de la santé. Bon nombre de problèmes intervenant dans ce domaine d'activité sont souvent liés à des mesures non maîtrisées qui peuvent induire des erreurs de diagnostic. Ainsi, les progrès ont été considérables ces dernières années. Autre secteur porteur d'innovations, celui des nanotechnologies. Cela correspond à un besoin évident : nous fabriquons des choses que l'on ne sait toujours pas mesurer ! La métrologie a, dans ce domaine particulier, un avenir certain. Mais dans le reste de l'industrie, on ne constate qu'une succession de progrès, d'améliorations ; certes intéressantes mais pas d'innovations majeures. Et dans le domaine des essais, quelle place occupe la mesure ? Le secteur des essais n'est plus fermé à la mesure. Il est en train de découvrir la force de la métrologie. Or jusqu'à présent, on ne faisait uniquement que des essais, mais lorsque l'on réalise des essais de traction, on a besoin de moyens de métrologie fiables. À partir de là, on a constaté qu'on est passé du postulat « l'essai est validé ou il ne l'est pas » à des conclusions moins catégoriques ; car lorsque l'on effectue des essais non destructifs, on pousse l'analyse plus loin. Les organismes prennent d'ailleurs davantage conscience de l'importance de la métrologie dans les essais physiques et mécaniques. Les essais ont besoin de la métrologie car dans chaque essai, on doit savoir évaluer les risques associés à l'essai, soit en interne, soit par le biais d'un prestataire. Propos recueillis par Olivier Guillon Né le 24 août 1959 à Bordeaux, Bernard Larquier est ingénieur Cesti-Supmeca, école d’ingénieur généraliste avec une dominante mécanique. Il effectue l'essentiel de son parcours professionnel au sein de la société BEA Métrologie qu'il a créée en 1985. Bernard Larquier est également président d’une association aquitaine de métrologie, le Pôle Aquitain de Métrologie et est la président d’honneur du MFQ Aquitaine (Mouvement français pour la qualité). Essais & Simulations • OCTOBRE 2013 • PAGE 39

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