Mesures et Methodes de Mesure ainsi qu’à différentes températures en chauffant la monture jusqu’à une température maximale de 80°C, au moyen des heaters. La dégradation des performances optiques de la lentille est obtenue par comparaison de la WFE du faisceau aux différentes températures avec la WFE à la température ambiante. Deux exemples de cartes de WFE à température ambiante et à une température de 57.2°C au centre de la lentille, ainsi que la soustraction de ces deux cartes sont présentés ci-dessous (Cf. Figure 1). La principale aberration apparaissant avec l’augmentation de température est du focus. Il est quantifié grâce au coefficient de Zernike correspondant à cette aberration. La lentille, sa monture ainsi que l’apport de chaleur par les heaters ont été modélisés dans le logiciel OOFELIE couplé à ZEMAX pour l’analyse des variations des propriétés optiques de la lentille avec la température. Des flux convectifs entre la lentille et l’air ambiant sont considérés et le champ de températures obtenu présente une bonne correspondance avec les températures mesurées sur la monture et la lentille lors des tests. Deux simulations ont été réalisées, la première ne permet pas de mouvement de la lentille dans sa monture et la deuxième permet à la lentille de glisser à l’intérieur de la monture. Intuitivement, cette dernière solution semble la plus réaliste car une dilatation de la monture suite à l’échauffement peut conduire à une perte de contact partiel entre la lentille et la monture. La comparaison du focus obtenu pour les deux simulations avec celui mesuré lors des tests confirme cette idée (Cf. Figure 3). Figure 4 : Barreau YAG avec son four et son contrôleur de température. Il est important de noter que la déformation de la lentille seule ne suffit pas pour obtenir les dégradations optiques observées. La variation de l’indice de réfraction dans le volume de la lentille doit aussi être considéré. Le gradient d’indice de réfraction calculé par OO- FELIE à partir du champ de température simulé (cf. Figure 2) est exporté dans ZEMAX en plus des déformations géométriques. Cas de test du barreau YAG Le barreau YAG présente une section carrée de 12 mm de côté et une longueur de 50 mm. Les deux plus petites faces sont polies et constituent les faces d’entrée et de sortie du barreau. Un four adapté à ce cristal est utilisé pour simuler l’échauffement dû au pompage laser (Cf. Figure 4). Un système de contrôle de la température est associé au four et permet de monter jusqu’à une température de 200°C avec une précision de 0.5°C et une stabilité de 0.1°C. Le test interférométrique du barreau YAG est semblable à celui réalisé sur la lentille mis à part que le calibre utilisé avec l’interféromètre est plan et non sphérique afin de produire une onde plane (Cf. Figure 5). Une mesure de référence est effectuée à température ambiante puis d’autres mesures sont faites pour différentes températures du four (jusqu’à une température maximale de 100°C). La principale aberration observée lors des mesures interférométriques et provenant de l’échauffement du barreau est à nouveau du focus. L’évolution avec la température du coefficient de Zernike correspondant est présentée ci-dessous (Cf. Figure 6). La courbe bleue de cette même figure représente le coefficient de Zernike du focus obtenu avec les simulations du barreau YAG dans OOFELIE. Ce résultat ne Figure 2 : Modèle de la lentille et de la monture dans OOFELIE et gradient d’indice de réfraction dans la lentille pour une température de 78.7°C. Figure 3 : Comparaison entre le coefficient de Zernike du focus mesuré et simulé. Figure 5 : Banc de test interférométrique du barreau YAG. Essais & Simulations • OCTOBRE 2013 • PAGE 12
Mesures et Methodes de Mesure correspond pas du tout à ce qui a été mesuré car le modèle numérique doit encore être amélioré, notamment par la modélisation du four et des échanges thermiques entre le four et le barreau. Le banc de test polarimétrique utilisé pour les mesures de biréfringence est présenté ci-dessous (Cf. Figure 7). Il se compose d’un laser hélium-néon, d’une lame quart d’onde, de deux polariseurs et d’un détecteur. Le barreau YAG dans son four est placé entre les deux polariseurs. La méthode utilisée consiste à faire tourner le premier polariseur tout en maintenant l’analyseur fixe. Un photodétecteur mesure l’intensité lumineuse traversant les deux polariseurs et le barreau YAG. Bibliographie 1. I. KLAPKA & A. CARDONA, « An object oriented implementation of the finite element method for coupled problem », Revue Européenne des Eléments finis, vol. 7, n° 5, pp. 469-504, 1998. 2. V. PARTENOV, V. SHASHKIN & E. STEPANOV, « Numerical Investigation of Thermally Induced Birefringence in Optical Elements of Solid-State Lasers », Appl. Opt., vol. 32, n° 27, pp. 5243-5255, 1993. 3. NYE, J.F., [Physical Properties of Crystals – Their Representation by Tensors and Matrices], Clarendon Press, Oxford (2009). 4. JAMIESON, T.H., « Thermal effects in optical systems », Opt. Eng. 20 (April 1981). 5. YODER,P.R., Jr., [Mounting Optics in Optical Instruments], SPIE Press, 2002. 6. JAMIESON, T.H., « Athermalization of optical instruments from the optomechanical viewpoint », SPIE Proc., CR43 (1992). 7. FOSTER J.D. and OSTERINK L.M., « Thermal Effects in a Nd :YAG Laser », J. Appl. Phys. 41(9), 3656-3663 (1970). 8. KOECHNER W. and RICE D.K., « Effect of Birefringence on the Performance of Linearly Polarized YAG:Nd Lasers », IEEE J. Quantum Electron. QE-6(9), 557-566 (1970). 9. KOECHNER W., « Thermal Lensing in a Nd:YAG Laser Rod », Appl. Opt. 9(11), 2548- 2553 (1970). Grâce à la méthode décrite ci-dessus, l’évolution de la biréfringence en fonction de l’angle du polariseur peut être mesurée. On en déduit le déphasage entre les polarisations TE et TM pour différentes températures du four (Cf. Figure 8). D’après ce graphique, on voit qu’une faible biréfringence apparaît avec l’augmentation de la température. Ci-dessous est également présentée l’évolution de l’intensité de la lumière passant à travers le barreau lorsque les deux polariseurs sont croisés à 90° lors d’une phase de transition entre deux températures du four (Cf. Figure 8). L’augmentation de l’intensité signifie une modification de la polarisation de la lumière induite ici par la biréfringence apparaissant dans le barreau YAG. Evolution du déphasage entre les polarisations TE et TM en fonction de la température et évolution de l’intensité de lumière transmise au travers du barreau YAG et des deux polariseurs croisés lors d’une phase d’échauffement du four. Conclusion Pour comparer les résultats de simulations dans OOFELIE à des résultats expérimentaux, deux cas test ont été réalisés. Le premier se compose d’une lentille chauffée dans sa monture et mesurée par interférométrie afin de déterminer la dégradation du front d’onde suite à l’échauffement. Le deuxième comprend des mesures interférométriques et polarimétriques sur un barreau de cristal YAG chauffé dans un four adapté. Dans le cas de la lentille, l’aberration à analyser est le focus et les simulations dans OOFELIE donnent des résultats proches de ce qui a été mesuré. Pour parvenir à ces résultats, il est nécessaire que le modèle prenne en compte la possibilité pour la lentille de bouger dans sa monture ainsi que l’apparition Figure 6 : Comparaison de l’aberration du focus mesurée et simulée pour le barreau YAG. d’un gradient d’indice de réfraction dans la lentille. Pour le barreau YAG, l’aberration principale due à l’échauffement est éga- Figure 7 : Banc de test polarimétrique du barreau YAG. Figure 9 : Comparaison des différences de chemin optique simulées et calculées pour un barreau YAG cylindrique. Essais & Simulations • OCTOBRE 2013 • PAGE 13
Agenda Evénements, colloques, sém
8-9-10 OCT 2013 PARIS Hall 7.2 - Pa
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