EVENEMENT Tendances marché Le Cetim évolue à l’heure des composites Depuis sa création, le Centre technique des industries mécaniques travaille dans le domaine des plastiques et des composites. Mais il y a maintenant cinq ans, le Cetim a pris un nouveau virage en décidant d’évoluer davantage vers la conception et le développement de pièces physiques et de prototypes destinés à différents marchés à commencer par l’aéronautique mais aussi l’automobile sans oublier bien entendu les divers secteurs de la mécanique. Cette nouvelle compétence, aujourd’hui portée par Christophe Champenois (responsable du pôle Ingénierie des polymères et des composites au sein du site nantais), vient naturellement s’ajouter aux activités d’expertise du centre technique pour les essais et la caractérisation des pièces ainsi que pour l’analyse des défaillances. Chaque année, le Cetim recrute entre l’essentiel des ingénieurs et des doc- rigé par Christophe Champenois. Au- une cinquantaine d’employés, ce sont environ cent personnes qui travaillent composites, notamment dans la partie de fatigue ou dans le travail des maté- cette recrudescence, c’est bien entendu - tenue des éditions internationales du salon JEC Composites témoigne de la fait que depuis environ cinq ans le Cetim rassemble des compétences capables la conception et de l’innovation en tant que telle à la mise en œuvre du processus nécessaire pour mettre au point un prototype, en passant par les bilans de - triels une solution globale qui va au-delà historique du Cetim) en allant jusqu’à un transfert de technologies pour permettre à l’industriel de fabriquer des produits ou des composants en série. leverser les habitudes de travail des ingénieurs. « Oui, bien sûr, nous répond Christophe Champenois, et ce à deux niveaux principalement : tout d’abord, au niveau de la simulation. En effet, les clients expriment le besoin croissant d’outils de simulation pour anticiper le comportement même des matériaux, des produits et des process pour les fabriquer. Il y a aujourd’hui une implication forte de ces deux aspects. C’est pourquoi notre compétence industrielle permet de les emmener jusqu’à la pré-série. Il s’agit d’un changement important car auparavant, ils travaillaient davantage en aveugle. Autre volet : le Cetim s’inscrit dès lors dans une démarche de collaboration avec différents partenaires à travers son implication au sein du Technocampus EMC2 et à travers la création de l’Institut de recherche Jules Vernes. Tout est concomitant domaines d’action couvrent à la fois l’aéronautique, le transport naval, l’énergie et l’automobile. Les constructeurs français de l’automobile boudent encore les composites - Le premier concerne les essais : « Nous faisons partie des trois premiers centres d’essais européens dans le domaine des composites ce qui nous permet de travailler avec de grands donneurs d’ordres en aéronautique tels qu’EADS ou Safran pour effectuer des essais hors norme et sur mesure pour des maté- ment : nous allons en effet plus loin en essayant de comprendre les différents phénomènes observés lors de l’essai, des éprouvettes au moyen de la vidéo grande vitesse et grâce aux émissions acoustiques. Le but ? Comprendre la cinématique d’endommagement ». Le second volet concerne quant à lui l’industrie automobile et ses besoins permanents d’alléger les structures, de moyenne gamme qui nécessitent de - etc. « Ce qui implique une ‘’densité’’ de Essais & Simulations JANVIER 2013 PAGE 22
EVENEMENT problèmes forte. En cause : le facteur culturel. En effet, l’automobile a besoin de faire évoluer l’architecture des pièces et d’appliquer ainsi une nouvelle chaîne de valeurs. En somme, cette industrie s’oblige à prendre de nouveaux risques. Le passage quasi-obligé aux matériaux composites oblige de revoir des modèles métalliques déjà bien rodés ». Car l’au- trisent depuis de nombreuses années On prend les choses pas à pas et trop progressivement, à l’inverse des Allemands qui n’ont pas hésité à se lancer en employant au maximum les composites au mieux de leurs capacités. Comment ? En intégrant les composites là où les matériaux métalliques sont les moins performants à-dire les plus actifs dans le domaine de la R&D et les applications des compo- sont prêts à payer dans leur véhicule permettent davantage de stimuler cette avance en investissant dans le recrutement de chimistes et de compétences humaines mais aussi industrielles nécessaires au développement des composites dans l’automobile. Autre facteur de complication dans la tion économique pour le moins com- tout simplement de n’évoluer vers les composites qu’à partir du moment où cela devient rentable, si l’on parvient à limiter les frais de production communément estimés aujourd’hui à 5 euros les moyens en simulation mais aussi en automatisation se font fortement sentir. cadences de plus en plus élevées avec pour des véhicules plus standards. L’issu de la bataille verra surtout une nouvelle orientation du marché vers la turales, « même si, comme le remarque Christophe Champenois, les Allemands utilisent davantage les matériaux thermodurcissables ». Un secteur aéronautique beaucoup plus demandeur de CND - tendance est claire : l’utilisation à 100% pour l’automobile qui travaille davantage sur les questions de qualité et de robus- fonction des outils de production, on sera en amont possible. Objectif : éviter à tout - la qualité mais aussi, durant la produc- tomobile porte aujourd’hui les grands développements sur les composites en Europe, et le Cetim en est partie pre- Awards, le centre technique est candidat et présentera un triangle de suspension automobile réalisé en carbone développement avec l’Onera et une so- - pal atout : un gain de 50% de la masse. point et sera présenté à l’occasion du salon. La masse, on l’a compris, présente une priorité, laquelle est fortement de diminution d’émission de CO2 et de vités industrielles ne sont pas en reste. L’énergie nécessite également d’alléger les structures, d’où la naissance de projets communs entre le centre technique et des géants comme Alstom dans les domaines de l’éolien, l’hydrolien et l’aqualien pour réduire les masses tout en garantissant une certaine pérennité des structures en pleine mer notamment. Les équipes devront également travailler sur un autre point crucial : celui de la taille des pales, lesquelles devront être à l’avenir beaucoup plus grandes et atteindre des longueurs avoisinant par- nomiquement viables. La mécanique, secteur de prédilection pour le Cetim, - les constructeurs de matériel et d’engins agricoles souhaitent à leur tour alléger leurs structures. C’est le cas des engins, des remorques, des tracteurs ou encore des grues de levage qui, pour soulever des charges de plus en plus lourdes, ont besoin de raideur et d’augmenter la longueur de leurs d’importants champs d’applications pour la recherche et la production des de prendre de l’avance face à la rude concurrence internationale et venant des pays émergents Olivier Guillon Essais & Simulations JANVIER 2013 PAGE 23
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