ESSAIS ET MODÉLISATION EN PRATIQUE 5 bonnes pratiques à adopter avant de se lancer dans des essais de certification CEM Le 9 septembre dernier, la société toulousaine Nexio a organisé un webinar portant sur les cinq étapes clés pour réussir ses certifications en matière de compatibilité électromagnétique (CEM). © Olivier Guillon Afin d’éviter aux entreprises le couperet du certificateur refusant d’attribuer le fameux laisserpasser pour mettre sur le marché un produit électronique (ou contenant de l’électronique), Nexio, qui a l’habitude d’accompagner les industriels en amont dans la préparation du dossier de certification, a décidé de prendre les devants à travers un webinar. Celui-ci a traité successivement des fondamentaux de la CEM, des essais en matière de compatibilité électromagnétique et de sa place dans le développement de produits. Pour Fabrice Martinot, directeur du département ingénierie de l’entreprise, « la CEM peut être perçue comme un sésame ou une sanction. Car il est important de préciser qu’il n’y a pas qu’une réglementation mais plusieurs en matière de compatibilité électromagnétique, en fonction du secteur d’activité (automobile, aéronautique…) et de l’espace géographique (État, continent, marchés ciblés...). Enfin, dans le processus de production, la CEM intervient à la fin de la chaîne ; c’est la partie visible du développement or il est important de s’y préparer à l’avance ». Mais comment ? Là est toute la question d’autant que la CEM est un passage obligé pour obtenir l’accréditation de la part des certificateurs bien connus que sont le LCIE Bureau Veritas, Apave, Utac-Ceram, le Gerac etc. De plus, outre le double enjeu à la fois juridique et qualitatif (rendu de plus en plus difficile en raison de la miniaturisation des composants électroniques et surtout de leur omniprésence dans les produits) se pose aussi la question économique ; car en cas de barrage et de refus d’être certifié CEM, l’industriel doit tout recommencer. Cette opération onéreuse vient s’ajouter à celle d’une deuxième campagne de certification et aux coûts liés au retard pris dans la mise sur le marché. C’est pour cette raison que Nexio accompagne les industriels sur toute la phase précédant la certification afin de « basculer du bon côté de la barrière ». Pour ce faire, l’entreprise toulousaine propose de s’appuyer sur cinq bonnes pratiques. CINQ ÉTAPES CLÉS POUR METTRE TOUTES LES CHANCES DE SON CÔTÉ Avant toute chose, et avant même de parler d’étapes, il est important de savoir si on est prêt à investir en matière de CEM ; autrement dit, il faut être prêt à dépenser 20 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°146 • Septembre - Octobre - Novembre 2021
ESSAIS ET MODÉLISATION © Rohde & Schwarz censés tout maîtriser. Or, comme on l’a dit précédemment, la CEM est une affaire de spécialistes avec des règles bien précises de filtrage, de placement et de choix de composants, et de routage. Dans ce cadre, il est important de faire des compromis afin de trouver un équilibre entre le bon design et le minimum de risques ». de l’argent dans des campagnes d’essai et d’embaucher si nécessaire, « tout en sachant qu’il n’y a pas de bonne méthode. L’important est d’avoir à l’esprit que la CEM est une affaire de spécialistes. Il faut donc bien réfléchir à ses besoins si l’on veut recruter une personne à plein temps sur ce sujet ». Dans le cas contraire, il est quand même possible de se faire certifier à condition de respecter plusieurs étapes, au premier rang desquelles il faut savoir dès le départ « À quelle sauce on va être mangé », c’est-à-dire, en fonction du produit à développer et de son marché, à quelles normes (et celles-ci sont nombreuses) on devra répondre. « Il convient donc en premier lieu de déterminer son produit et ses exigences en matière de CEM. La deuxième étape est évidemment liée à la première puisqu’il s’agit d’analyser les risques ». Quant à la troisième, une fois que l’on a pris connaissance des règles et des risques que l’on prend, il faut passer à la conception. « Dans ce cas, le problème réside dans les compétences des jeunes électroniciens, lesquels sont © Olivier Guillon La quatrième étape consiste à effectuer un plan de test. En amont de la campagne de certification, il est important de décrire le plus précisément possible les essais CEM à mener sur le produit dans la mesure où le laboratoire certificateur n’aura pas forcément la même vision que l’industriel. Surtout, ce plan de test est destiné à dire comment on va mettre en fonctionnement le produit et selon quels critères de défauts. En somme, ce rapport doit inclure tout ce qui concerne le produit durant l’essai. C’est le cas notamment des produits en stand-by ou en fonctionnement et pour lequel il est important de définir un cas de rayonnement correspondant à un fonctionnement nominal. Autre exemple, les essais d’agression sur les produits : on s’assure qu’ils doivent continuer de fonctionner. C’est pourquoi il est nécessaire de les instrumenter en fonction des critères définis à l’avance. Enfin, cinquième et dernière étape : « Nous préconisons toujours de mener un essai représentatif des conditions d’essais de certification. En effet, ceux-ci prennent environ deux semaines à (parfois) plus de 2 000 € par jour. On conseille donc de réaliser au préalable un essai avec les conditions proches de ceux des laboratoires certificateurs durant une journée. » Ce pré-test mené et validé avec l’industriel lui permettra de savoir à l’avance s’il a des chances de les réussir. Surtout, si des problèmes ont été identifiés, il est possible de travailler dessus avant d’engager les essais de certification. L’objectif est d’être le plus serein possible et d’éviter de se faire retoquer. Il serait dommage – et très coûteux – de se pénaliser tout seul… ● Olivier Guillon ESSAIS & SIMULATIONS • N°146 • Septembre - Octobre - Novembre 2021 I21
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