MESURES du fonctionnement de nos stations de compressions, anticiper les pannes et donc améliorer la disponibilité des infrastructures, demandent à disposer des données industrielles dans un environnement ouvert, idéalement sur des clouds publics. Pour lever la contrainte de notre réseau de communication industriel centralisé, robuste mais lent et non scalable, qui limite la collecte des données en masse, nous avons cherché une solution pour les extraire des sites industriels directement à la source. Teréga a ainsi choisi de développer sa propre box industrielle afin de collecter toutes les mesures des automates de compression et de process ; Cette solution est sûre par construction électronique « selon moi, on ne protège pas les infrastructures informatiques industrielles stratégiques avec de l’informatique, comme des firewall ou des logiciels sécurisés, encore moins avec les box standards du marché. Ce n’est pas suffisant. De plus, notre box maison - actuellement en cours de brevet – est totalement étanche et permet d’enregistrer 1 000 données/5s, par boîtier, sur notre base de données time series hébergée chez AWS. A la cible entre 200 et 300 000 données contre 20 000 seulement auparavant. Cette transformation va nous permettre de visualiser les données de n’importe où et de façon totalement sécurisée et ainsi limiter ne serait-ce que les risques routiers. Nous limitons aussi notre impact environnemental en utilisant les services managés des clouds publics, que nous consommons à la demande ». Enfin, le dernier besoin concerne les infrastructures de transport. Beaucoup de sites se situent en zone blanche (non couverts par les réseaux publics des opérateurs historiques) et ne sont pas ou peu instrumentés. Teréga a donc commencé à y installer des « devices » chargés d’envoyer des données à partir d’un IoT, par le biais des réseaux LORA, publics et privés. Ainsi, les capteurs de pression, de température ou de débit envoient des données à intervalles réguliers (chaque heure ou chaque jour), amenant une première visibilité et alertant sur le dépassement d’un seuil. Pour finir de convaincre nos opérationnels, nous avons développé les mêmes vues que celles proposées par nos fournisseurs de compresseurs, sur les panelview constructeurs. Nous avons développé un hyperviseur temps réel connecté à notre base time series et avons dessiné la copie conforme de toutes les vues qui étaient jusqu’à présent seulement disponibles devant la machine. Elles sont accessibles de n’importe où, avec une connexion internet, sur n’importe quel device, et en toute sécurité (utilisation d’une IAM) « Depuis n’importe où, chaque opérateur a accès à la vue de la machine grâce à la création d’un jumeau numérique. De là, nous avons réussi à réunir les deux mondes, celui du gaz et celui de l’IT ! grâce à cette démarche et à la création de notre box, nous avons réussi à donner de la valeur ajoutée aux nombreuses informations et à travailler sur les vibrations des machines, la maintenance prévisionnelle, les prévisions de consommation, sans mettre en danger nos données. » INDUSTRIALISER LA BOX « MAISON » POUR ÉLARGIR LES CHAMPS D’APPLICATIONS La box fonctionnant aujourd’hui uniquement pour les besoins de Teréga, la prochaine étape consiste à passer à l’échelle industrielle, et à une commercialisation du produit. De même, grâce à la réalité augmentée, Teréga est parvenue à modéliser les canalisations du réseau enterré pour travailler plus efficacement. D’importants efforts en matière de recherche et d’innovation sont menés afin d’améliorer la supervision des infrastructures gazières notamment pour la surveillance de travaux de proximité non déclarés et susceptibles de créer des accrochages. « Nous travaillons sur des balises instrumentées à l’aide d’objets connectés de façon à détecter par exemple des vibrations d’engins passant à proximité de nos réseaux. Nous travaillons avec des sociétés comme AllianTech mais aussi avec Thales pour faire voler des drones pour la surveillance 20 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°144 • février-mars-avril 2021
MESURES des canalisations – ce qui s’avère nettement moins coûteux que par hélicoptère et plus rapide qu’à pied ! » Enfin, Teréga mène des études sur des fibres enterrées afin de détecter des mouvements de terrain et des vibrations suspectes. « Les IoT sont plutôt matures ; technologiquement, il ne manque pas grand-chose si ce n’est des objets connectés pouvant fonctionner en zone Atex ». Peut-être une prochaine étape pour nos fournisseurs d’instrumentation... ● Olivier Guillon ESSAIS & SIMULATIONS • N°144 • février-mars-avril 2021 I21
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